Nous étudions l’orchestration dans le temps et dans l’espace des failles du Sud-Est Tibet pour contraindre leur rôle mécanique dans la formation du plateau à différentes échelles de temps, études thermo-pétro-chronologiques sur le long terme, étude géodésique InSAR et GPS sur le court terme, complétée par une étude du cycle sismique en utilisant les enregistrements lacustres.
orchestration dans le temps et dans l’espace des failles du Sud-Est du Tibet
Le plateau du Tibet résulte de la collision entre les continents Indien et Asiatique depuis environ 50 Millions d’années. Cependant malgré des décennies d’études, les modalités de l’épaississement du plateau restent débattues. Notamment, le couplage entre déformation horizontale permettant l’élargissement latéral du plateau et déformation verticale qui permet son épaississement est toujours mal compris.
Sur la bordure Est du Tibet l’interaction entre décrochements et chevauchements est spectaculaire. Dans cette zone, la faille décrochante de Xianshuihe traverse deux ensembles de chevauchements qui lui sont perpendiculaires : les Longmen Shan au Nord et les chevauchements de Yalong (Jiulong, Muli et Jinhe-Qinghe).
Dans le cadre de ce projet nous allons étudier le fonctionnement de ce système à différentes échelles de temps pour répondre à la question : comment s’orchestrent dans le temps et l’espace les chevauchements et les décrochements sur la bordure Est du plateau tibétain ?
Nous modéliserons les observations géologiques et géodésiques avec de nouveaux outils numériques pour établir de nouvelles contraintes quantitatives sur la formation et l’évolution du Plateau Tibétain, sur plusieurs échelles de temps :
l’échelle géologique (1 à 100 Ma) en utilisant les études structurales de terrain, la pétrologie, la géochronologie et la thermo-chronologie pour quantifier les mécanismes d’épaississement jusqu’à l’épaisseur actuel du Plateau, 65 km
l’échelle du cycle sismique (1 à 10.000 ans) pour contraindre la déformation actuelle en utilisant les données GPS et InSAR, la paléo-sismicité lacustre, et les modèles visco-élastiques
l’échelle de temps intermédiaire entre la géologie et la géodésie (10 000 ans à 1 Ma) pour établir des modèles schématiques visqueux ou visco-plastique en 2D des chevauchements crustaux pour étudier leur activation dans le temps.